Notre grand pays, pour des raisons de « redistribution équitable » des richesses accumulées par nos maîtres, s’est lancé dans une politique « volontariste » (j’adore l’hypocrisie que dégage ce terme !) de création
d’emplois, par la promotion de la création d’Entreprises et, ainsi, emprunter le chemin du développement porté par des dizaines de milliers de PME et de très petites entités.
d’emplois, par la promotion de la création d’Entreprises et, ainsi, emprunter le chemin du développement porté par des dizaines de milliers de PME et de très petites entités.
Si, en effet, les tendances économiques contemporaines en matière de développement, encouragées par des exemples vivants, à l’image des anciens pays du tiers monde que l’on désigne actuellement sous le sigle de BRIC (Brésil, Russie, Indes et Chine), nous invitent logiquement à emprunter le même chemin, car toute solution ayant donné des résultats positifs dans des environnements similaires, peut, théoriquement, déboucher aux mêmes résultats, chez nous, il faut composer avec une frange (imposante) de notre société qui fait du déni d'existence de l’autre et du non droit, un véritable mode de vie.
Eh bien voyez par vous-même !!!
En dehors des 80% de créateurs versés dans les projets de transport (de tout ce qui peut se transporter) et de location de véhicules touristiques, de camions, de tracteurs, de remorques, de motos et même de patins à roulettes, secteurs jouissant de fournisseurs très bien organisés et largement représentés dans les « cercles de décideurs lobbyistes », allez donc essayer d’obtenir une, ou plusieurs, factures proforma, pour votre projet.
En approchant les marchands et autres surfaces commerciales dédiées aux équipements en tout genre (équipements de bureaux, climatisation, matériel informatique, …etc.), vous êtes tout de suite pris en charge par un préposé à la vente. Ce dernier (ou plus souvent, cette dernière), sourire déployé vous oriente, répond à vos question (même les plus connes !) et vous « supporte » car vous sentez forts le client qui va acheter, jusqu’au moment où vous prononcez la phrase qui tombe (comprendre en Algérien !) :
«Pourrais-je avoir une facture proforma SVP ? ».
Et là, comme si ces milliers de vendeurs avaient été formés à la même école commerciale, votre interlocuteur exécute un petit pas en arrière, tourne la tête vers l’endroit du magasin, ou le bureau ou se trouve le Maalam (le patron toujours en Algérien dialectique), pour, dans le meilleur des cas, vous dire «qu’il faut voir ça avec lui». Façon pour lui de vous signifier que les choses graves ne sont pas de son ressort. Ensuite, une fois en présence du Maalam, celui-ci vous dévisage, d’abord, s’assure de votre bonne santé mentale et, d’un air suspect et à la limite de l’insulte, vous lance : «Pourquoi as-tu besoin d’une proforma ?». Si vous répondez que c’est pour un dossier ANSEJ, CNAC, ANGEM et autre procédure de financement bancaire, vous aurez alors droit à 3 types de réactions :
Premier type de réaction : La réaction du trabendiste qui s’enrichit sur le dos de la république, sans jamais rien déclarer et qui ne veut surtout pas se risquer à facturer quoi que ce soit. Ces gens la « font sortir » des bilans déficitaires chroniques, paie mois d’IRG qu’un professeur d’école ou encore un médecin du service public et ne reversent jamais la TVA que nous consommateurs payons à chaque achat d’un bien de consommation. En somme, des marginaux qui veulent bien de notre argent mais qui rejettent toute participation à la vie sociale. Ce type de commerçants refusera catégoriquement d’accéder à votre demande, non sans vous faire savoir qu’à part pour un achat en liquide, il ne faut pas revenir l’importuner.
Deuxième type de réaction : Et la dans cette catégorie, nous retrouverons également nos valeureux producteurs nationaux (et leurs distributeurs agréés) qui squattent les colonnes de la presse nation ale pour crier à la concurrence déloyale qui leur est faite par les importateurs, mais qui se soucient nettement moins de leur loyauté envers le consommateur Algérien.
Nous avons donc là, tout ceux qui se plaignent de recevoir trop de demandes de proforma et qui, conformément aux instructions de leurs directions générales, vous renvoient vers le siège social de la société, qui pourrait très bien se trouver à Bordj Bou Arreridj ou M’sila ! Manière beaucoup plus diplomatique de vous renvoyer mais pour un même résultat : si t’a du cash, tes bon sinon, fout le camp !
Troisième type de réaction : Dans ce groupe, on retrouve le meilleure du best of des parasites nuisibles ayant gangrénés le pays durant des années (et qui continuent à le faire). Nos chers intégristes terroristes aujourd’hui réconciliés et recyclés (excédents financiers obligent !) en honnêtes commerçants. La parade cette fois ci n’est plus du ressort de la fuite fiscale ou de l’organisation interne mais relève du… religieux !
Il paraitrait que le fait de délivrer une facture proforma pour permettre à un pauvre jeune, qui arrive enfin au bout de son dossier, d’obtenir un crédit bancaire, serait fortement HARAM ! Le mal absolu ! La porte ouverte pour l’enfer (celui de l’au-delà parce que celui d’ici-bas, vous y êtes plein dedans !).
En fait, à bien y réfléchir, je pense que nous nous trempons ! Ces gens-là sont peut être à l’avant-garde des pratiques économiques les plus développées en matière de traçabilité des fonds et de lutte contre le blanchiment d’argent ! A l’image du système moderne mis en place par la France et actif au niveau mondial (TRACFIN), qui permet de suivre l’origine de l’argent et, de ce fait, sa destination, les « détenteurs des rennes » du commerce Algérien, font leur cause, de lutter contre l’argent sale de la RIBA (usure) et, ce faisant, participent à la moralisation de nos jeunes créateurs d’Entreprises et futurs garants de notre développement sociaux économique, afin de leur éviter la dépravation due au recours aux dispositifs de financement mis en place par cet Etat qui les entretiens grassement.
Mais, Messieurs, si l’origine de l’argent que l’on vous remet est si importante à vos yeux, permettez-moi quelques questions.
Quand une jeune fille se présente à la place des martyrs pour acheter son ensemble soutien-gorge/String chez l’un ou l’autre des barbus qui, exclusivement, règnent sur ce type de commerce de détail. Se pose-il la question de l’origine du cash qu’il s’empresse bien d’empocher ?
Si cette jeune fille tirait ses revenus de la pratique du « plus vieux métier du monde », l’origine de son argent n’est-il pas aussi HARAM que celui de la RIBA bancaire ? Comment faites-vous pour le savoir ?
Autre question. Quand un mec avec son 4x4 luxueux débarque chez un agent immobilier (une autre activité à forte composante de barbus) et, qui, en contrepartie de plusieurs dizaines de milliers « d’unités » en liquide, vous demande de lui vendre un terrain, une maison (ou les deux !) avec seulement un papier timbré (de la tête !), vous est-il arrivé de vous triturer les méninges sur l’origine de ces montants colossaux en espèces ?
Drogues, contrebandes, trafics en tous genres, travail d’enfants, proxénétisme, …etc. Ça ne vous parle pas tout ça ?
Si le recours aux aides à la création est HARAM, quelles alternatives proposez-vous ?
Vendre, à la sauvette, les produits que vous importez de Chine via Dubai (ou la Syrie), par l’intermédiaire de société fantoches qui vendent leurs KAFALAS, est-il le modèle de développement et d’émancipation sur lequel vous voulez éduquer notre jeunesse ?
N’est-il pas HARAMISSIME que d’inculquer et d’imposer à notre jeunesse la pratique de la fraude, qui a pour synonymes : vol, mensonge, trahison, …
Et pendant ce temps, nos gouvernants (dans leurs costumes de bonne… facture mais nul besoin de proforma !) toujours aussi absents de la réalité quotidienne du citoyen Algérien, finissent d’achever nos rêves à coup de matraques et de barrages. (OUPS ! j’ai presque oublié de placer mon barrage dans cet article !).
Mouloud BLIDI
Expert Consultant
Ex-cadre Financier et Dirigeant d’Entreprise
Administrateur du Groupe Facebook : MARRE DU BARRAGE DE REGHAIA !! (ALGERIE)
e-mail : mouloud.blidi@gmail.com
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